Bayrou et l’éducation
Bayrou était ministre de l’éducation nationale en 1994. Il a préparé une réforme de la loi Falloux qui sépare public et privé, faite rapidement. A l’époque certains mettaient en cause cette loi au nom de la laïcité. En effet la loi Falloux limite les participations de l’Etat à l’école privé. Bayrou en la réformant proposait un “service public pluraliste de l’éducation”, donnant plus de participation au secteur privé qui fonctionne sur une base confessionnelle. Finalement le conseil constitutionnel annule cette disposition car elle est source d’inégalités territoriales, dans le sens où les collectivités locales peuvent ou non décider du financement.
Les hommes changent, leurs idées aussi, le contexte politique support de ces idées également. Toutefois il serait assez sain que Bayrou se prononce sur l’enseignement privé. En effet, sur son site il n’y a aucun élément à ce sujet et il est toujours désagréable de découvrir les projets de loi après les élections, et son passé de ministre incite à la question. De plus les écoles privés refont aujourd’hui pression pour obtenir des financements publics supplémentaires, notamment en tentant d’obliger les communes à prendre en charge le transport scolaire, au risque de ruiner des finances locales dans le cas de petites communes, tout en accélerant la fermeture de petites écoles publiques.
Sur la forme j’ai pris connaissance d’archives de l’INA de l’émission 5 colonnes à la une : quel choc médiatique : des journalistes face à un seul homme politique, qui ne lui servent pas de tapis rouge pour sa présentation mais permettent un débat contradictoire, avec choc d’idées, car les idées sont plus fortes si elles ont triomphé.
Une phrase qui semble impossible aujourd’hui : “non ce n’est pas exact monsieur le ministre”.
EDIT : une touche trop mollement efleurrée m’avait fait taper un “sévice public pluraliste de l’éducation”. Ce qui est paradoxalement juste et faux car le mot sévice n’existe que sous sa forme plurielle, et que l’école en prend pour son grade.