absentéisme à l\’Assemblée
Le système politique français est représentatif. Rousseau y trouverait à redire, puisque la volonté ne se délègue pas. Et de fait lorsque l’on vote pour un député, il est ensuite dépositaire de compétences pour l’ensemble des affaires concernant la France alors qu’il est élu localement, et il est désormais seul maître ou maîtresse des décisions qu’il prendra. On exerce donc son libre choix à une seule occasion, le moment du vote, puis on a confié sa volonté à son représentant, lequel en fait l’usage qu’il veut, sauf lors des référendums.
La volonté déléguée touche tous les champs possibles y compris ceux n’ayant pas été débattus lors des elections. A t on demandé à chaque député de se prononcer lors des élections de 2002 sur la privatisation de GDF ? Non, pourtant il s’agit d’un débat aux conséquences énormes pour la politique energétique du pays et l’accès de tous aux énergies à un prix convenable. Autrement dit, la responsabilité de chaque député dépasse de beaucoup ce que l’on avait en tête au moment de voter. Certainement est-ce nécessaire, même si l’on pourrait imaginer des moments de retour.
En tous cas la moindre des choses, vu ce pouvoir considérable accordé à chaque député, est son exercice respectueux. A chaque question posée, à chaque vote, résonne le froissement des milliers d’enveloppes projetées les unes contre les autres au moment du choix du député. Il ne s’agit pas d’une procuration (car le vote pour le député ne fournit pas la clef de tous les votes du député à l’Assemblée), mais d’une responsabilité et d’un honneur. Député n’est pas un métier, c’est une charge.
Il y a plus de 500 députés en France. Autrement dit cette chimère qu’est la volonté générale est parcellisée en un peu plus de 500 corps réels, qui fument à la buvette, hèlent et applaudissent etc. Leur présence est la matérialisation fantasmée de la France. Pourtant quelques territoires sont absents. Les Deux Sèvres se sont échappées de la volonté générale, Ségolene Royal n’est plus intervenu en séance depuis janvier 2005. Au mêm titre d’ailleurs que quelques autres candidats. L’autre politique appelée de ses voeux passe par le respect de l’honneur qui lui a été fait d’être député.