une France de propriétaires sans toi(ts)
Sarkozy veut une France de propriétaires, il n’est pas le seul, l’accession à la propriété est un rêve partagé par de nombreux français. Mais comme le dit le proverbe ce qui est rare est cher. La rareté s’interprète en terme de décrochage entre l’offre et la demande. Une demande soutenue face à une offre faible provoque un sentiment de rareté qui permet l’accroissement des prix.
Dans le figaro : Selon le baromètre Espaces immobiliers BNP Paribas, 14% des Français ont l’intention d’acheter dans les deux ans, alors qu’ils ne sont que 9% à déclarer vouloir vendre leur bien. « Nous avons donc un marché qui reste dynamique et tiré par la demande, qui est plus forte que l’offre », constate Olivier Bokobza.
Telle est la situation de l’immobilier en France : un nombre toujours croissant de français désirent acheter une maison, alors que l’offre est réduite. Les prix montent, doublent (!!!) sur 10 ans, quand les salaires demeurent modestes. Pour accompagner ce mouvement, les banques augmentent les durées des prêts (ce qui par ailleurs les renchérit considérablement et donc augmente leur marge).
Toute mesure encourageant davantage cette demande est susceptible d’augmenter plus encore les prix immobiliers. Or telle est la voie choisie par Sarkozy ! Sa politique de soutien à l’achat immobilier joue sur la demande, en defiscalisant les remboursement des intérets. Le risque est d’accélérer la hausse des prix, ce qui aura pour effet de rendre caduque cette mesure pourtant couteuse pour l’Etat.
D’autres mesures étaient envisageables :
* du côté de l’offre encourager à la construction de logements, notamment sociaux, pour réduire les tensions sur le locatif
* du côté d l’offre toujours pénaliser les détenteurs de biens immobiliers non utilisés, pour accélérer leur mise sur le marché
* supprimer la loi Robien qui a un effet spéculatif tout en ruinant l’Etat (il consiste à subventionner des ménages déjà aisé pour qu’ls puissent acheter de l’immobilier neuf pour le louer, entrant ainsi en concurrence déloyale avec des ménages désirant acheter pour se loger !)
* du côté de la demande, rendre plus restrictif l’accès au crédit, ce qui aurait un effet deflationniste ou au moins stabilisateur sur les prix (l’UE s’est engagée dans cette voie en augmentant les taux d’interêt, la France là montrant un curieux sens de la disharmonie monétaire)