violence politique
La violence est le dernier recours de l’incompétence.
Isaac Asimov
Il y a la violence des mots, elle peut faire mal.
Il y a la violence crue, politisée a posteriori, qui a un sens politique, sans avoir une origine partisane identifiable.
Et puis il y a la violence de parti, celle qui émane physiquement d’un parti politique. là on franchit un pas supplémentaire.
L’enquête progresse sur les violences à Thizy dans le Rhône impliquant des membres du Front National. Leur version a été contredite par l’enquete : il n’y a pas eu guet apens par vingt jeunes. Il y a eu des mots échangés. Et la camionnette a foncé sur un des jeunes présents, les membres de la camionnette sont sortis et ont pété la machoire d’un des types, utilisant des batons d’un mètre prévu pour cet effet. De l’extreme-gauche à l’UMP il n’y a pas de tels exemples. En revanche la violence des colleurs d’affiche du FN n’est plus un cas isolé. Sans qu’il y ait encouragement direct du parti, il n’y a pas desaveu. Pire même : Bruno Gollnisch donne une version des faits fantaisiste insistant sur la légitime défense (avec des batons !! à 10 contre 2 !!) et l’attaque par une “bande ethnique”. Nous sommes donc dans cette élection en présence d’un parti politique dont les membres peuvent se rendre coupable de bastonnade raciste sans que ses dirigeants ne s’en émeuvent, et sans que les medias, prompts à relayer les petites phrases, n’y voient motif d’inquiétude.
Voic les versions des témoins (source Libé)
La scène s’est déroulée sur la place du village. Les témoins, nombreux, racontent tous la même chose. Le buraliste : «J’ai vu une petite dizaine de types du FN qui descendaient de leur camionnette et qui frappaient le jeune. L’autre avait la tête en sang.» Un automobiliste : «Les militants criaient par les fenêtres des trucs du genre “on est chez nous”. Une des deux camionnettes a foncé vers celui qui traversait. Je n’ai pas vu s’il l’a touché, mais j’ai vu les militants descendre avec des bâtons et des barres de fer et taper. J’ai jamais vu un truc comme ça.»
«ça ne me dérange pas que le Front vienne faire campagne ici. Mais pas de cette façon-là», explique la patronne du restaurant l’Ecrevisse. Elle n’a pas vu la scène. Mais a servi les militants quelques heures plus tôt à sa terrasse. «Ils sont descendus de leur fourgonnette avec des bières. Ils criaient des trucs contre les étrangers en plein sur la place du marché, devant des Noirs et des forains. Je crois qu’ils cherchaient les problèmes…»
Elle raconte aussi qu’ils lui ont demandé de ne pas payer l’addition «parce qu’ils rendent service à la France».
Voilà les types que le N°2 du FN défend. Ce parti est ignoble. La violence politique directe, les gourdins prêt à l’emploi dans les voitures, l’attaque en nombre. On me dira : ne pas monter un épingle un fait isolé. Mais où est Le Pen condamnant cet acte raciste ? Sans condamnation, cela ayant été fait en son nom, il est solidaire et politiquement responsable.