chantage fiscal
L’aspect positif est la mise au premier plan du débat fiscal.
Thierry Breton souhaite la ponction à la source (j’y suis aussi favorable, même si cela risque d’être difficile pour certaines catégories aux contrats de travail précaires).
François Hollande livre un entretien extremement intéressant dans le monde, avec remise en avant du rôle social de l’impôt (je souscris entièrement à cette conception de l’impôt) et propositions destinées à corriger les effets d’une fiscalité aux effets pervers (fiscalité plus avantageuse pour l’actionnariat tourné vers le capital productif à long terme, en décourgeant au contraire les actionnariats tournés vers le profit à très court terme qui démantèlent les capacités productives ; distinction du foncier et de l’imobilier pour prendre en compte la spécificité de la résidence principale ; etc) .
Je reviens sur les effets pervers : aujourd’hui le raisonnement est le suivant : les plus riches paient des impôts à des taux plus élevés, ce qui les incite à partir là où la fiscalité est plus avantageuse.
Cet argument de l’exode fiscal est utilisé pour justifier les baisses des taux d’imposition pour les plus riches. Est-il acceptable que le débat national sur la fiscalité soit orienté par une forme de chantage à la solidarité ?
La politique est affaire de régulation et prend donc en compte les effets des politiques fiscales sur les décisions d’épargne, de consommation, d’investissement, d’endettement. Mais la conduite très peu citoyenne de persones riches est-elle un argument à brandir dans les débats ?
Il serait plus judicieux de réflechir à une politique fiscale européenne, et des accords avec les pays frontaliers offrant de telles possibilités (Luxembourg, Suisse).
Il faudrait également revaloriser l’impôt en instaurant une visibilité sur son utilisation. Que finance l’impôt ? Quelles routes cette année ? Combien de tonnes d’ordures traitées ? Combien d’élèves dans les écoles (y compris les écoles privées en grande partie !!!) ? Quand je suis chez moi je suis parmi mes biens privés, quand je sors de chez moi, je suis encore chez moi, car je suis parmi les biens collectifs, que j’ai contribué à financer et dont j’ai jouissance.