Kant et Tookie
Tookie a été exécuté, puisque Arnold Scharwenneger a décidé de refuser de commuer la peine en prison à vie.
Une peine répond à 3 motifs :
1. avoir un effet dissuasif sur les autres potentiels délinquants
2. éliminer un risque social, au propre ou au figuré, par la privation de liberté, l’élimination pysique ou éventuellement la réinsertion (par la transformation du coupable, qui fait un travail sur lui-même)
3. la justice équilibre un mal par une peine graduée à ce mal : en s’arrogeant le monopole de la réponse à un mal, elle évite les vengeances personnelles. La peine de justice se substitue donc à une vengeance privée. Elle équilibre : elle rétribue, en élargissant ce concept au bien et au mal, pour donner l’impession qu’à tout mal sa peine, et tout bien son bénéfice.
On remarque déjà qu’en aucun cas une peine ne sert à agrandir le mérite de celui qui l’exécute. En cela, la peine serait immorale, si on reprend la maxime de Kant pour déterminer une bonne action : “agis de telle sorte que tout homme soit visé comme fin et jamais utilisé seulement comme moyen” (de tête, mais à mon avis j’ai un peu déformé).
On avait souligné comment en son temps, J MACHIN BUSH, alors gouverneur du Texas, avait refusé de commuer une peine de mort (Carla Faye Tucker) également très controversée, malgré même l’opposition de sa propre famille, pour se forger une image de dur à cuire qui ne s’en laisse pas compter par les larmes gauchistes et faiblardes. Donc avait contrevenu à la maxime kantienne, instrumentalisant pour sa carrière la vie d’un homme.
Tookie :
1. sa vie, entendue comme suite d’actions, est un élément dissuasif pour les autres délinquants. Mais sa vie, pas sa mort. Car il écrivait, se mettait en relation avec des jeunes, évoquant son parcours et oeuvrait pour la non-délinquance. De ce point de vue la peine de mort, stoppant ces actions, est en opposition avec ces objectifs de la justice.
2. la transformation d’une peine de mort en privation à vie de liberté ne créé pas un risque social supplémentaire. Plus même, si on considère que la transformation de Tookie est un exemple vivant pour la société, là encore sa mort non seulement ne diminue pas un risque social, mais l’augmente.
3. concernant la fonction rétributive de la justice : dans le comité pro-mort, on trouvait des parents des trois victimes, qui doivent être satisfaites de cette exécution, ayant à présent l’impression que justice a été faite, par la mort par injection d’un individu qui est en prison depuis 24 ans. Là il est diffcile de continuer à écrire, cela amenerait bien au-delà des propso d’un blog.
Rapidement :
Schartzneger a accepté de faire tuer, pour acquérir l’image d’un dur, prétextant que Tookie n’a pas manifesté de sincères regrets. Non seulement il instrumentalise un être humain, mais en plus il maquille cela d’hypocrisie.
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