L’UMP enfile les perles
Sur son site, l’UMP publie le livre noir des régions socialistes, à l’image du livre du livre noir du communisme, document à charge bien entendu, qui laisse de côté la gestion en Alsace, où les impôts ont également augmenté.
Le document ne permet pas de se faire une idée sur la pertinence des augmentations, ne précisant pas la façon dont les transferts de compétence de la loi Raffarin de décentralisation, acte 2, ont été réellement financé pour que soit maintenu le service public. Ces augmentations en sont pas ramené non plus au coût par habitant mais à une somme globale, laquelle ne dit pas grand chose, chaque région ayant l’autonomie budgétaire qui rend assez peu pertinent la somme.
Surtout à la façon d’un inventaire à la Jean-Pierre sont présentées les perles, cad les dépenses incongrues selon le document. La lecture de ces perles en dit paradoxalement plus sur l’UMP que sur la gestion des régions.
Ainsi apprend-t-on que les projets solidaires sont des dépenses incongrues, puisque sont qualifiées de “perles” les dépenses engagées pour :
* financer un projet d’alphabétisation au Mali
* financer des projets écolo à petite échelle : kits récupérateurs d’eau pluviale, qualifiés de saupoudrage alors que le principe est justement de permettre à chaque habitation d’en disposer ; la critique également de dépenses pour des panneaux solaires
* des actions de recherche : l’UMP raille une étude menée par une association sur les courants de street des ghettos américains. Mais l’UMP est-il au courant qu’au sein du ministère de la culture (dont le ministre de tutelle est de droite) existe une mission ethnologique qui a récemment menée une campagne d’étude des phénomènes de graffiti et de la musique électronique ?
* l’économie solidaire : au mépris de toutes les tentatives pour créer des économies solidaires, dans le monde entier, l’UMP analyse comme un retour au troc une étude sur la mise en place d’une économie solidaire électronique
Bref à côté de dépenses peut-être critiquables (celles en Languedoc Roussillon par exemple), même si elles participent d’un marketing territorial qu’au final la France mène également, ainsi que la plupart des villes, de droite comme de gauche, il y a, au-delà de la critique des dépenses, un mépris affiché pour certaines actions : environnement à petite échelle, cultures alternatives, qui ne grandit pas l’UMP. Pourtant il existe à droite de brillants intellectuels, loin de ces clichés.
Enfin les critiques sur le saupoudrage sont assez malhonnêtes car aujourd’hui les financements de projets se font en partenariats : il est quasiment certain que dans bien des cas, les subventions régionales sont accompagnées de subventions européennes.